lundi 31 mai 2010

Les spécialistes de la santé versus la santé


Bienvenue dans les temps modernes,

Ce matin, rendez-vous chez Docteur Z. Il est ORL, vous savez, ce spécialiste de la bouche, des oreilles, et bien évidemment du rhinocéros.

Arrivée dans le bureau, un résident vient me voir pour essayer de sonder pourquoi je suis là, mon dossier en main. (Vous avez bien lu, mais lui de tout évidence, non.)

Je finis par lui répondre qu'il voudrait probablement demander à Docteur Z de répondre à ses propres questions dont les réponses sont écrites dans mon dossier…n'ayant pas vraiment compris à quoi le jeune adonis servait. Ce résident portait d'ailleurs la chemise blanche comme un gant, ce qui aidait à nous convaincre qu'il possédait une raison d'être.

Le vrai ORL arrive. Yé. Il me parle de la légende folklorique d'un virus tueur de cellules d'oreilles que j'aurais ou n'aurais peut-être pas eu dans ma vie, et m'annonce le décès de quelques infimes particules de mon oreilles. Merde, mais comme c'est intéressant!

Il me regarde en me faisant une mou de nunuche masculine.


OK… mais c'est pas pour ça que je suis ici. D'ailleurs, il n'a même plus les résultats de mon scan d'oreille, raison même de ma présence.

Je ne comprends à peu près rien à la rhétorique de non-inquiétude qu'il me sert. Tout ce que je saisis, c'est que mon oreille est un salon funéraire mais que je ne devrais pas m'en faire. O.K.

Il me fait un autre petit sourire niaiseux pour me rassurer afin que j'arrête de lui poser des questions et qu'il puisse terminer sa journée à l'heure.


Avant de partir…j'ai un message à lui faire, que je garde en tête depuis plusieurs semaines:

"Ahh…Docteur Z. Je voulais vous dire… J'ai vu vos affiches à la réception de la clinique médicale de mon quartier. Je veux pas vous critiquer là…mais je pense que c'est important que vous sachiez que d'offrir des "Injections de Botox à ba$ prix pour le printemps," c'est pas ce qu'il y a de plus éthique pour un ORL… Vous savez qu'il y a surtout des gens vulnérables et fragiles qui se pointent là…et je pense pas que vous aidiez personne en mettant de la promo anti-âge à l'accueil…"

J'aurais bien continuer mon paragraphe en lui disant que je n'avais aucune intention de laisser le 22ième siècle prendre forme dans une seringue cosmétique, mais c'était trop tard, je n'avais plus son beau sourire de dirigé vers moi, ni son attention d'ailleurs. Juste cet air-là:


Et le silence dura…

Et le silence dura…

Et je souris…

Et je partis…

Et le silence dura…

Et nous vécûmes heureux chacun de notre bord sans aucun prochain rendez-vous de schédulé, mais avec une légère surdité en commun.

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Le 22ième siècle vous remercie de votre présence, et espère que vous passez un agréable moment en compagnie de votre perruque.