dimanche 28 mars 2010

Je me souviens de mon enfance en 1944


Le scandale insoupçonnable qui sévit contre le Codificateur de Québec, Clotaire Rapaille, m'a soudainement déterré des souvenirs d'enfance qui étaient restés enfouis dans l'oubli.

Ça m'a rappelé l'année 1944, alors que j'avais -38 ans et demi. Gamine, je logeais chez Tati Bernadette, originaire de la Biélorussie qui avait immigré à Paris afin d'y devenir comptable agrée, et fuir le choléra du même coup.


Alors que les Américains nous délivraient de l'emprise Nazi qui avait forgé la première de mes personnalités, j'ai dû me rabattre sur une nouvelle. J'ai donc décidé, en voyant ce soldat G.I. m'offrir un sac de croustilles Tostitos servi avec une exquise petite trempette aux jalapenos, que quand je serais grande, j'allais venir du Nouveau-Mexique.

Je me souviens avec exactitude que la radio qu'avaient apporté les soldats dans leur tank faisait résonner la chanson "Can't Touch This", qui aura bercé mon enfance par la suite, puisque Tati Bernadette raffolait des balades de Félix Leclerc pendant de nombreuses années, jusqu'à sa mort en 1926.

Puis, au cours de mes nombreux voyages pour apprendre le latin, j'ai jugé que mes rencontres avec les gens étaient 95% plus intéressantes que les rencontres des autres avec ces mêmes gens. C'est alors que j'ai soudainement gradué d'une maîtrise doctorale en sciences para-psychologique de l'estimation sociologique.

Puisque tout le monde jugeait que je devais être pauvre car sur-diplomée, j'ai alors décidé de me louer un appartement au 2ième étage du Château de crème à glace, offrant une vue prenante sur le Métropolitain. C'était un choix crucial d'image. Personne n'en voulait, de ces châteaux à l'époque, alors je me suis engagée à y manger pendant les 15 prochaines années afin de rembourser ma dette.

Bon, certains vont me dire: hey, j'ai fait des appels et ça aurait l'air que tu n'as pas vraiment mangé de la crème à glace consécutivement durant toutes ces années, ayant retracé ma délicieuse recette de patates-mozarelles et me soupçonnant de me nourrir adéquatement durant tout ce temps sans jamais manger de nourriture très froide. Je répondrai à ces détracteurs: «Je suis très surprise que vous ayez pu trouver ces livres de recettes et fait tout ce travail». J'en suis surprise, car on m'avait jadis déclaré que cette recette n'était pas mangeable, et je croyais que personne ne s'en souviendrait. Je ne le dis pas ouvertement d'habitude, mais avec vous, je vais être honnête: le secret pour une bonne patate tendre est dans l'utilisation d'une vieille casserole sale.

C'est donc entre deux cornets que j'ai concocté ma recette de patates; je savais que les Français étaient trop critiques pour l'apprécier, tandis que l'American Dream avait pour sa part été conçu autour de la dite-patate. Ça fait d'ailleurs partie prenante de leur code culinaire historique. C'est à ce moment là que j'ai pensé à cette phrase, qui a étrangement aussi effleuré l'esprit de ce cher Rapaillé: "Puisque le passé n'existe plus et le futur n'existe pas, autant les inventer".

Fak j'ai inventé une casserole conçue pour être sale à toutes occasions à partir de ce moment-là, dans le passé tout comme dans l'avenir, voulant intervenir dans la grande création de la ligne du temps.

-Fin-

4 commentaires:

  1. Excellent! Chapeau (ou plutôt perruque!)!

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  2. Merci! Tu diras un beau bonjour à ta mère, j'me souviens d'elle comme si c'était hier!

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  3. Coudonc c'est tu vrai toutes ces histoires-là?
    J'exige des preuves!

    Jean(est-ce mon vrai nom?)Lemay, sceptique.

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  4. Ça m'offusque tellement de me faire obstiner sur ma propre biographie.
    Je ne répondrai quand même pas à cette campagne de salissage, "Jean Lemay"!

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Le 22ième siècle vous remercie de votre présence, et espère que vous passez un agréable moment en compagnie de votre perruque.