jeudi 18 février 2010

Pour en finir avec 1994



Pour en finir avec l'année 1994, il faut inévitablement en finir avec le mythe de Lillehammer: Myriam Bédard.

Certains y percevront une preuve d'acharnement. Personnellement, j'y vois l'accomplissement d'un deuil.

Ce n'est pas la déroute de la machinerie de la championne, ni sa carrière d'espionne contre Via Rail, ni ses intérêts nouveaux pour les artistes fraudeurs, qui m'intéressent.

Non.
C'est son poster "gratuit", offert en center-fold du 7 Jours, à quelque part sur le calendrier de cette année Olympique de 94, qui me gosse.

J'avais probablement un problème d'identité nationale flagrant pour justifier cette décision, mais j'avais tellement été impressionnée par la grandiose championne, que la jeune ado en moi avait faite de la place sur son mur de chambre pour y mettre plus de gommette bleue encore, sous l'effigie de la double-médaillée canadienne.

Combien de temps cette affiche est-elle restée? Quelques mois, probablement. Peut-être même... plusieurs.

Tabarnaque.

J'ai probablement passé plus de temps dans ma vie à dormir en foetus sous le regard protecteur de cette tireuse élite que j'en ai passé à rire d'elle depuis le début des années 2000.

C'était presqu'aussi naïf que la fois que j'ai commencé à collectionner les illustration murales des Backstreet Boys, dès 1996. Calice d'épaisse qui demeure dans un ancien continuum espace-temps....tu vois bien que Brian "B-Rock" n'est pas vierge, n'est pas au courant de ton existence, et n'est pas tout à fait un poster vivant. Bin Myriam, c'est la même affaire. Mais avec 2 ans d'anachronisme, pis asexuée.

Je ne vous dis pas à quel point j'en veux, à ce jour, profondément aux BSB de m'avoir leurré de la sorte durant mes précieuses années de dizaine.

Imaginez alors Myriam et son impact sur le souvenir répugnant de la décoration de mon mur. C'est latent, mais c'est là.

Il ne me reste plus qu'à organiser un voyage dans le temps afin de m'avertir dans les années 90 des effets dévastateurs de la fabrication de modèles via l'héritage technique laissée par Gutenberg. Certains diront que c'est impossible: mais n'est-ce pas là l'objectif Olympien en soi?

Autrement, comment suis-je supposée, maintenant que comme vous, je suis devenue cynique et que j'ai atteint l'âge de plusieurs athlètes (ou que je suis carrément leur aînée)...comment faire donc pour m'émouvoir comme un enfant, devant ces Myriam Bédard à retardement qui se trouvent présentement disponibles dans le bassin d'athlètes Olympiques, servant d'extension d'auréole figurative à Alexandre Bilodeau sur la photo de groupe de Team Canada?

Ye ne sais pas.

Quel magazine, cette fois-ci, trouvera l'image parfaite avec laquelle décevoir la prochaine décennie?

Ye ne sais pas.

Comment ne pas savoir que les meilleurs athlètes Olympiques sont les armes les plus manipulables que la terre ait donné aux gourous, une fois que la piste victorieuse a été franchie ?

Ye le sais, mais ye te le dis pas.

Une chance que Clara Hughes a un beau sourire, sinon il n'y aurait juste plus d'espoir pour la naïveté des mortels.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Le 22ième siècle vous remercie de votre présence, et espère que vous passez un agréable moment en compagnie de votre perruque.