vendredi 16 décembre 2011

Chérie, j'ai acheté une marde aux enfants pour Noël

C'est un phénomène à la fois hilarant et inquiétant. Celui d'un animateur télé connu, qui lance, en appel à tous, le défi aux parents de donner les pires cadeaux possibles à leurs enfants, ou de prétendre avoir mangé tous leurs bonbons le lendemain de l'Halloween, caméra en main bien sûr. Ensuite, on met en ligne la vidéo sur Youtube avec certains mots clés, et bam! On a un montage d'enfants gâtés traumatisés à travers l'Amérique, au grand plaisir de tout le monde.


Bien sûr, c'est du bonbon à regarder! C'est à la fois mignon, niaiseux, comique, parfois même explosif, voire violent! Tous des ingrédients dont je raffole, lorsque j'ai la dent intellectuelle sucrée. 

Mais dedans mon cerveau s'ouvre alors un petit tiroir gossant sur ressorts, et il devient impossible de le reclencher comme du monde en position originale fermée avant d'avoir fait le tour du phénomène. 

Je vais faire ça simple, en deux points.

Premièrement: 

Méfiez-vous, parents qui vous trouvez vraiment branchés d'envoyer des vidéos de vos enfants faisant rire d'eux à un jeune âge: vous ne faites rien de nouveau auquel Drôles de vidéos n'avait pas songé avant, donc, non, vous n'êtes pas vraiment in. La seule différence étant que l'internet, ça dure plus longtemps encore que cet interminable concept télé. Donc, si votre enfant de 8 ans vous sacrait des coups de poings en déballant son jacket de Hello Kitty, imaginez sa réaction dans le futur ( allant de demain à la fin des temps) quand il va voir "the bigger picture", éventuellement. 

Secundo: 

Je ne suis peut-être pas la fille la mieux placée pour dire ceci (Jésus n'était pas dispo du mois de décembre), mais mon tiroir mental ne lâche pas prise: c'est un peu cruel quand même que de manipuler les émotions des petits hystériques en croissance que sont les enfants au nom du divertissement mondial. Pas que ça va briser leur vie d'une manière dramatique, enfin, probablement pas. Mais c'est le même genre de comportements que l'on a parfois avec les chiens. On les aime oui, à la folie, mais pourtant, à Noël, on ne peut s'empêcher de les ridiculiser en leur collant un gros chou sur la tête qui va complètement les déstabiliser et les rendre plus "cutement" sans dessein encore. C'est banal, peut-être. Mais ce qui est banal en dit souvent plus sur nous que ce qui est en caractère gras.

Ce n'est pas vraiment ces vidéos qui sont le problème, si problème il y a. Ce serait plutôt de constater le conditionnement des enfants, comme des adultes, envers la consommation. Maintenant, on peut même consommer la déception préméditée de nos enfants, et la propulser au grand plaisir du monde entier. Parenting 101.

Je n'ai rien contre, au contraire! Mais assumez, et ne venez pas me faire croire qu'au fond on ne vit pas dans une usine à lutins grande-échelle. 

2 commentaires:

  1. Je ne pense pas que ce type d'expérience passerait au comité de déontologie.

    Et par "expérience", ça inclus également aimer ses enfants seulement avec des objets, pour ensuite les niaiser avec ce genre de gag.

    C't'un peu ordinaire, en effet...

    RépondreSupprimer
  2. Un belle perruque enveloppée dans un papier de Noël scintillant, et ADIEU LES LARMES!

    RépondreSupprimer

Le 22ième siècle vous remercie de votre présence, et espère que vous passez un agréable moment en compagnie de votre perruque.