mercredi 25 janvier 2012

Hommage au passage obligé des premiers emplois

Mon premier emploi quand j'ai eu 17 ans était chez Tim Hortons. Dès la première semaine, après avoir rencontré mon équipe et ma clientèle, j'ai commencé à faire jouer dans ma tête How to disappear completely de Radiohead. "I'm not here, this isn't happening. "

J'étais quand même bien contente que quelqu'un me donne ma première chance, cela dit. Disons que la source de ma déception était probablement que j'avais seulement trop souvent regardé les annonces à la télé du resto avec Minou pis Pitou, et trop peu observé la profonde dynamique sociale sur le terrain de ce lieu de transit remplis d'habitués.



VERSUS


C'est pas que les autres filles (et oui, il y a autant de gars qui y travaillent que d'étudiants gars dans mes cours d'histoire de l'art durant cette session-là au Cégep) n'étaient pas fines…

C'est plus qu'elles étaient vraiment connes pis hypocrites, avec le recul de l'âge. 

Le soir de mon premier shift, la "fille" pognée avec la nouvelle à former m'a dit de rester une heure supplémentaire après la fin de mon quart de travail, pour finir l'astronomique pile de vaisselles qui n'avait pas été lavée, puisqu'il n'y avait pas assez de personnel, afin qu'elle finisse son shift à temps, dans une heure. (Parce que le bol en pain, il se sert quand même dans une assiette, tsé.) On a refusé de me payer cette heure-là, après tout c'était ma faute si j'étais la nouvelle en formation qui ralentit tout.

J'ai pris ça comme une initiation, typique des cliques de  lutins. Après que j'ai voulu démissionner, j'ai senti un certain "respect": celui que les gens qui ont besoin de se servir de nous nous démontrent d'habitude. Je n'ai plus eu à rester une minute de plus après le quart de travail,  soulagée d'enlever mon filet, ma calotte,  et mon costume bourgogne qui imitait le look du Colonel Sanders par sa cravate papillon complètement inutile, voire dangereuse, pour l'orgueil du moins.



 Cette expérience sordide à temps partiel s'est terminé après 2 mois de gaffes de ma part, telle que de vouloir prendre la vadrouille et frapper le gros bac de savon au-dessus du "bunker à mop" et ainsi recevoir le tout sur ma tête et en me rentrant le manche de ladite mop dans l'oeil, recevant une tempête de neige de poudre à laver dans la gueule, genre! (Dramatisation légère de cet épisode réellement Vaudeville, puisque j'en garde un souvenir flou quoi que modérément hilarant aussi.)

On n'était vraiment pas fait pour être ensembles, tous les deux, finalement. C'était un peu de ma faute si j'étais pas une bonne préposée aux beignes. J'ai beau avoir essayé de faire de mon mieux pour changer le café aux 20 minutes et d'être aussi élégante que la préposée dans le cd-rom informatif de la formation pré-formation en construisant la boite de timbits à partir d'un morceau de carton, j'étais juste trop 22ième siècle pour toi, Tim. Toi trop 20ième. L'an 2000 s'en venait rapidement. C'était juste pas un bon timing pour nous deux, j'pense.

Bin (quand j'écris "ben" ça sonne comme un petit nom pour "Benoit", pis c'est juste mêlant) j'ai appris une chose de c't'expérience du yiâble comico-dramatique qu'est le passage obligé vers les soi-disant "emplois étudiants":

Le monde qui se brûle les doigts après des centaines de toats au beurre avec moitié beurre de peanut crunchie d'un bord moitié beurre de peanut lisse de l'autre, avec un quart de confiture orange pis un tier de confiture aux fraises, et ce,  chaque jour de leur vie….bin ils seraient d'excellents espions, car ils ne doivent plus avoir d'empruntes digitales sur les mains.

Depuis ce temps-là, je leur laisse du tip sur le comptoir à côté de la caisse. Même si c'est contre les règles internes dudit restaurant que de mettre un vrai pot à tips, malgré que ça pourrait justifier l'idée de payer un salaire à pourboires aux employés.

10 commentaires:

  1. Judas le Présumé25 janvier 2012 à 08:30

    "... Cliques de lutins...".

    Magnifique terme pour décrire les individus désintéressés qui assure notre pitance.

    Merci pour l'image!

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  2. Curiosité : dans le temps des soupes dans un bol en pain, y avait-il un poste de « préposé à la sculpture de bols en pain » ?

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  3. Oui Petite Aztèque, il fallait nous-mêmes faire un trou dedans! Je ne me souviens pas par contre si le bout du top était jeté ou mis à côté du tit bol….

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  4. on est vraiment des sistas, première job à 17 ans? tim hortons moé tou

    tape là-dedans! ;)

    c'est quoi ste marde, blogger veut pas que je me log avec wordpress

    caca.

    ma mère

    (fait longtemps hein?)

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  5. Toujours contente de t'vouère, toé Même déguisée en "Steeeeeve".

    Full sisters pis toute! Yeah.

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  6. Mon Dieu, une autre âme perdue qui s'est égarée derrière le comptoir chez Tim Hortons (ici à Québec, on dit Time Ortone, ça fait plus raffiné).

    J'ai toffé 1 mois quand j'avais 17 ans. Vers la fin, j'étais rendu expert dans l'art de beurrer des bagels avec du fromage Philadelphia sans déborder tout le tour, et je connaissais l'ordre de confection des san'wiches par coeur. Je ne me suis toutefois pas rendu au grade de technicien au glaçage des beignes. Je sais pas pour votre Tim, mais chez nous, c'était l'échelon supérieur, juste après caissier.

    Je me rappelle aussi d'avoir haït ardemment les clients qui ne laissaient pas de pourboire, et de m'être fait reprocher que les capuccino glacés contenaient un nombre scandaleux de calories par portion.

    Ah, ces glorieux souvenirs de jeunesse...

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    1. Hmmmm…du débordant de fromage à la crème! C'est tellement ce qu'il y a de meilleur dans un bagel ;)

      PS: On était tellement un Tim poche qu'on recevait les beignes déjà faits d'une autre place ! MAIS….on devait quand même les fourrer. Des heures de plaisir.

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  7. Ici pierrot, ermite des routes

    Bravo pour cette parodie de Tim Horton:)))

    Dans le cadre de mon vagabondage poétique
    blogues-musée pertinents mais aléatoires
    pour mon oeuvre littéraire
    pertinent emais aléatoire,

    permettez-moi de vous offrir
    une chanson dont chaque mot
    a été réellement vécu
    à l'hiver 2009

    DE TIM HORTON EN TIM HORTON

    couplet 1

    De peine d'amour,
    en peine d'amour, en peine d'amour
    ça m'dérange pas d'souffrir

    j'rëve d'une femme avec qui
    j'ai l'goût d'vieillir
    près de qui m'endormir

    avec des larmes
    de reconnaissance
    belles comme celles
    de l'enfance

    couplet 2

    De Tim Horton,
    en Tim Horton, en Tim Horton
    ça m'dérange pas d'souffrir

    ma dernière peine d'amour
    fut la pire
    la fille avait mon âge

    mais au bout
    de trois jours
    j'ai du fuir
    j'ai eu peur au mirage

    couplet 3

    de ville en ville
    de ville en ville, de ville en ville
    ça m'dérange pas d'souffrir

    j'marche dans neige
    avec ma vieille guitare
    la buée dans l'foulard
    a soir l'mois d'janvier m'a blessé
    pas d'endroit où coucher

    couplet spécial

    de jour en jour,
    de jour en jour, de jour en jour,
    j'avance vers Vancouver

    de nuit en nuit,
    de nuit en nuit, de nuit en nuit,
    j'ai hâte de voir la mer

    peut-être que j'verrai
    un peu plus clair
    mes je t'aime
    ont des blessures de guerre

    couplet 4

    de peine d'amour
    de peine d'amour, de peine d'amour,
    ça m'dérange pas d'souffrir

    j'rêve d'une femme avec qui
    j'ai l'goût d'vieillir
    près de qui m'endormir

    avec des larmes
    de reconnaissances
    belles comme celles
    de l'enfance

    Pierrot
    vagabond céleste

    www.enracontantpierrot.blogspot.com
    www.reveursequitables.com

    www.demers.qc.ca
    chansons de pierrot
    paroles et musique

    sur google,
    Simon Gauthier, conteur, video vagabond celeste

    merci:)))
    Pierrot ermite des routes

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Le 22ième siècle vous remercie de votre présence, et espère que vous passez un agréable moment en compagnie de votre perruque.