jeudi 19 avril 2012

Cette crise est une trilogie


Puisque les dernières semaines ont été un haut lieu pour les comparaisons douteuses dans l'espace public, j'oserai dire que nous sommes tombés dans un bien mauvais remake du Seigneur des Anneaux. Afin de se rendre au tome 3 de la trilogie cinématographique, j'ai le regret et le plaisir de vous annoncer que nous amorçons à peine le long bout plate, c'est à dire la deuxième partie de ce film interminable. Celui ou le mal et l'imbécilité assombrissent le ciel de notre communauté des hobbits, ainsi que toutes les autres fausses créatures de la Nouvelle-Zélande québécoise. La différence entre la réalité et la fiction? Au moins nous-autres, on porte des souliers pour marcher jusqu'à Mordor... La belle vie!


Les temps sont sombres, quand on lit dans le cyber-espace que certains extrémistes rêvent d'exterminer tous les fameux porteux de carrés rouges. Un projet qui ratisse large. Pourtant, ce n'est pas un monolithe que les gens portent sur leur sein. Un même carré n'aura jamais attiré autant de couleurs pour s'y fondre.

Mes chers compagnons de toutes allégeances qui croient encore en ce concept qu'est la liberté de manifester paisiblement: j'ai bien l'impression que nous sommes entrain de nous réveiller au centre d'un subtil cauchemar qui prend forme, et qui s'étire progressivement de son long.

J'ai l'impression d'être la narratrice d'une mauvaise science-fiction de geeks en première dans un Comicon.

Good-bye, prélude. On se reverra peut-être demain.

Pendant que des chroniqueurs vedettes d'un même journal, tous aussi narcissiques les uns que les autres, s'attaquent à partir de l'épée de leur ego, si heureux d'avoir enfin une cause pour briller, je les soupçonne d'être attirés par le précieux anneau. Lequel des Gollum pour les gouverner tous?

Je n'ai jamais cru aux orques de toute mon enfance, ces gros imbéciles puants. Jusqu'à ces moments dans l'actualité, quand les forces policières se transforment en une vaste marrée de brutes, digne d'une bande-dessinée signée de la main d'anarchistes paranoïaques.

En 2011, on parlait d'Indignation?

En 2012, le mot n'est plus assez fort.

Tous les individus de notre société devraient craindre ce qui se déroule sous l'optique des caméras de toutes sources, sur la rue. Parce que si nous n'êtes pas un poilu hobbit, vous êtes un elf, un nain, une Liv Tyler, ou une hache, mais vous êtes une créature d'un royaume quelconque, que vous aimiez l'idée ou non. À vous de savoir laquelle.

Le taux d'insatisfaction envers le gouvernement mené par Jean Charest représente une écrasante majorité. Le sentiment de révolte est parmi la population depuis des années, on veut DU CHANGEMENT. De la politique autrement. De l'implication citoyenne. Des gens se lèvent parfois maladroitement. Et la réponse de trop de gens? Wo là, ça créer du trafic. C'est inacceptable. De la peinture rouge pis du sang, même combat. Trop de gens, complice d'un tel système, souhaiteraient voir l'armée débarquée. J'imagine qu'ils souhaitaient aussi voir l'armée prendre d'assaut la province en 1970. Édifiant.

Peuple de révolutions tranquilles, est-ce ce que nous sommes? Personne ne souhaite que les choses s'enveniment. Mais tous les pions sont placés pour que ça se passe ainsi, au centre de la stagnation.
Le changement via le statu quo, c'est une impossibilité. Jusqu’où ira la tranquillité?

Chaque jour, plus profondément je me révolte. Et n'allez pas croire que je porte le carré rouge sur mon manteau déjà rouge. Pas besoin. Le rouge orne de plus en plus mon regard, et teint mes principes comme une chaussette oubliée dans une brassée de blanc.

Mais qu'est-ce que je donnerais pour cohabiter avec plus de personnages dignes de leur histoire.



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