Cher Freud du 22ième siècle,
Je t'écris pour tourner la page. Ce qui fait en sorte que j'écris à l'endos de mon site internet.
La raison de cette lettre est que je suis assaillie de rêves poches. Par exemple: ça fait plusieurs fois que Véronique Cloutier apparait dans mes songes. Quand elle est là, je suis un peu frue, mais assez vite je finis par avoir une conversation explicative avec elle, et elle quitte finalement mon rêve dans une relative paix, afin d'aller enregistrer son émission du jour.
Je voulais te dire, mon cher Freud, que j'ai vraiment pas envie de rêver à la Reine de Radio-Canada. Mais, puisque tu m'envois tous ces signes de conflits désirant la résolution, j'accepte de m'ouvrir les yeux le temps que je suis éveillée, autrement, je n'y verrai rien pendant que je t'écris.
Véronique….ah Véro. Quand j'y pense, je me dis que ses amis ont probablement beaucoup de plaisir à niaiser avec elle. Dans le sens que, même si depuis quelques années elle est supérieure à nous tous, dans le fond, dans l'intimité, je me dois de deviner que c'est probablement une bonne personne et même que je suis certaine qu'on a du plaisir si elle daigne nous parler.
Alors pourquoi est-ce que je suis irritée contre son omniprésence médiatique? Pourquoi je suppose trop souvent de sa prétention?
Je pense que c'est à cause de ses cheveux. Il faut l'avouer: 90% de son succès est lié à sa tignasse. Mais c'est une belle tignasse quand même, faut lui donner ça aussi. Sauf que moi, tant que c'est pas d'une perruque qu'on parle, je trouve ça superficiel de focusser sur une belle teinture.
Mais il faut avouer que je ne suis pas du bon siècle pour avoir une opinion sur le potentiel artistique d'une couleur de cheveux.
À vrai dire, moi je trouve qu'elle a l'air plus belle en châtain, sa vraie couleur. Au fond, tout ce que je demande, c'est de voir ses vraies couleurs. Quelle couleur sont ses babines, sous son gloss? J'aimerais beaucoup le savoir. Le voir. Pas pour la frencher. Wo Freud, t'es vraiment con de penser ça. J'aimerais juste ça retrouver la fille spontannée de Musique Plus d'il y a une dizaine d'année. Elle, je l'aimais au boute, principalement depuis qu'elle avait passé une journée avec les BSB et qu'elle avait l'air de flirter avec Brian. Je pense qu'à cette époque là, je voulais probablement devenir la Véronique Cloutier des années 90 version siècle 22. Ce qui me fait réaliser que c'est pour ça que j'ai parfois de la mauvaise foi en pensant à cette animatrice: je m'ennuie de l'authentique fille que j'avais cru percevoir, et dans le fond, je suis fâchée qu'elle soit devenue principalement une parure, apparemment. Ce qui ne lui enlève en rien son talent, car il est vrai qu'elle a sa place dans le milieu artistique de type commercial. Mais y a-t-il juste elle de disponible pour les contrats? Je suppose que c'est ça, il y a plein de communicatrices talentueuses au Québec, mais leur horaire est probablement trop chargé pour que le publique accède à une variété.
Parce que les variétés, ça ne m'intéresse pas vraiment. MAIS. Il ne faut pas oublier que j'ai été élevée en lisant le 7 Jours et le TV Hebdo à chaque semaine. Ça laisse des traces ça. J'exige donc que la variété se varie, SVP. Que Véro devienne brunette, please.
Tsé, Freud, c'est un peu comme Guya Lepage, toute cette histoire de Cloutier. Si les deux m'énarvent sporadiquement depuis quelques années, c'est possiblement dû à une admiration datant de jadis, devenue un peu mourrue au fond de mon coeur aux couleurs glorieuses de pastels. Si la théorie comme quoi l'amour et la détestation sont les membres d'une même famille, alors il m'apparait clair que j'avais jadis une certaine affection pour ces personnages en début de leurs carrières respectives. J'écoutais RBO hebdomadairement quand j'avais 4 ans. J'étais crampée en écoutant leur k7 audio, avec une toune qui finissait par : À POIL!, et quand j'ai demandé ce que ça voulait dire à ma gardienne, je pense avoir été légèrement traumatisée de ne pas comprendre la joke d'être tout nu. Il ne fallait pas m'expliquer les jokes: c'est pour ça que je les aimais, parce qu'étrangement, j'en faisais mon propre punchline et je rigolais à m'en rouler par terre. Bien sûr, depuis, j'ai vu quelqu'un d'autre émergé de ce menton légendaire. Quelqu'un de plus big shot. D'un peu plus arrogant. Mais ça, dans le fond, bin j'ai rien contre ça.
Je pense donc, mon cher Freud, que Véronique Cloutier est ma mère télévisuelle et que le menton de Guya est la proie de mon Oedipe.
C'est pour ça qu'ils m'énarvent souvent. Mais c'est aussi pour ça qu'une partie de moi se doit, à partir de maintenant, de les accepter tels qu'ils sont.
Je me demande par contre si je suis visée par un amour inconditionnel de leur part? Probablement.
Maman et papa, je m'excuse d'avoir été une fille ingrate. À partir de maintenant, je vais accepter mes origines multimédias et vous câlicer patience avec ma déception originelle.
Maman, papa, et Bazzo, la fée marraine qui veille sur moi.
Je cherchais à répondre quelque chose de drôle, mais j'ai rien trouvé.
RépondreSupprimerCependant, je tenais à te dire que j'aime bien ton texte. Il est drôle et intelligent.
Merci, Tuque!
J'adore ta franchise!
RépondreSupprimerMerci, PJ Harvey.