L'apprentitude

Puisque j'ai fait le tour de l'analyse sociologique de la typique Real Housewife suite à l'écoute complète de tous les épisodes possibles de ce concept de télé-réalité niaiseux au point d'en être instructif, je m'intéresse désormais à un autre phénomène. Celui des différentes éditions de l'émission The Apprentice.

J'ai commencé par me surprendre moi-même en écoutant quelques épisodes lorsque je vivais chez mon ancienne coloc Londonienne. Moi, regardant les Olympiques des jeunes cravatés, vraiment? C'est alors que la jadis coloc a dit une chose qui restera imprimée dans mon cerveau pour toujours. "It's human nature."

Ah, la vaste nature humaine… Je connaissais l'expression, mais dieu sait qu'il me restait encore à comprendre la complexité de l'éventail des interactions humaines possibles dans un monde aussi compétitif, quant il n'est pas carrément cruel (se souvenir des plaisirs du 13ième siècle, par exemple.)

Au début des années 2000, je n'aurais rien voulu savoir d'entendre en bruit de fond The Apprentice. Ça aurait été le Star Académie des futurs requins de la finance, pas pour moi, merci!

Maintenant, je suis captivée, pour d'innombrables raisons. Mais en ce qui concerne ce billet, le sujet de captivation sur lequel je m'aventure est celui des adaptations du concept international, qui révèlent parfois des choses surprenantes, parfois un peu plus clichées que le client en demande.

Voici le palmarès de mes observations brutes, d'une manière broche-à-foin, par pays.

ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE

-Édition à la recherche de l'apprenti self made man dans tout son Disney-isme.

-Émission parfaite pour mousser l'Empire de Donald Trump, qui n'a pas non plus hésité à y mentionner sa possible candidature à la présidence du Parti Républicain l'an dernier.

-Le paradis des éditions spéciales "Celebrity Apprentice", ou chanteurs country, vedettes rocks déchues, sportifs retraités, et autres célébrités de qualité béta se joignent aux gens tel le rappeur Lil' Wayne, pour faire de l'argent qui ira à des charités. C'est d'ailleurs grâce à une de ces émissions que j'ai connue l'existence des Reality Housewives grâce à l'une de ces invités de "prestige".

ANGLETERRE

- Depuis que Alan Sugar est devenu "Seigneur", il n'est plus de bon goût de l'appeler "Sir Alan". C'est donc toujours plaisant d'entendre les candidats lécheux de bottes dire la nouvelle formule: " Yes, Lord Sugar". Ya pas plus sugar daddy comme concept d'autorité.

- L'aura de Lord Sugar est très "diamantesque" en comparaison avec son égal américain, Donald Trump, qui lui, à sa façon, fait une Pauline Marois de lui-même en affichant le Gold mieux que le Roi Soleil. C'est une question de différence de poudres à fond de teint, j'imagine.

-Il faut noter que les observateurs Nick et Margaret ont été les bras-droits et bras-gauches du Lord parmi les plus divertissants de toutes les éditions.

AUSTRALIE

- Probablement la plus "gentille" de toutes les versions de cette émission, on sent que contrairement aux Américains, les gens ont plus "les deux pieds sur terre" au pays de Crocodile Dundee.

- Cette édition est la seule ayant en vedette comme candidat le personnage d'American Dad, mais aussi autant de candidats obèses!

-Mister Bouris est un genre de bon gars avec un regard svelte de Richard Gere

IRLANDE

-On est tellement chummés en terre Celtique, que le patron de cette édition se fait carrément appelé Bill. Ô diable les courbettes royales. Sa manière de pluraliser le mot "you" en "yous", typiquement irlandaise, ne manque pas de charme terroir non plus!

-Bill fait une obsession sur les guerriers. Il veut un guerrier, il est un guerrier, s'il était québécois, il ferait probablement une fixation sur Napoléon Bonaparte comme Gilles Proulx!

AFRIQUE (Pas un pays)

Tout ce que j'ai trouvé à analyser sur youtube, c'est cette version concentrée en sachet qu'il faudrait allonger avec de l'eau chaude:

-Mystère.

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On en apprend beaucoup en pensant apprentitude, n'est-ce pas?