jeudi 17 octobre 2013

Demande d'asile vers le 22e ou au minimum 2013, SVP

Chère demande d'asile,

Salut. Comment ça va?

Je t'écris pour te demander l'asile politique à partir de mon de-plus-en-plus pays adoptif, la Nouvelle-Yollande.
Depuis que Joëlle Morin est devenue une Janette, j'ai décidé de me trouver un nom ghetto afin de devenir une Shanikanewzealandiaofamerica.

Cette demande d'asile est vaste. Je serais flattée qu'on m'immigre de manière permannente dans un lieu sécure pour ma propre santé et sécurité mentale. Ou bedon, je ne serais pas fâchée d'envoyer des centaines de milliers de gens à l'asile coussinnée, pour cause de délire de  vivre en 1937, mais puisque cela résulterait en les laissant à eux même entrain de quêter en psychose à l'entrée d'un guichet automatique, je pense que je vais opter pour mon asile personnelle et égoïste. 

Tabarnak que j'ai honte, asile. Tu sais pas à quel point je suis heureuse que la plupart des gens dans le monde se calissent sans l'ombre d'un doute de l'actualité québécoise. IMAGINE si ça se savait. Je pense que je me ferais passer pour une fille du Nouveau Brunswick pis que je chanterais Viens dans mon Jaccuzi pour les convraincre de mon acadienitude. 

Difficile de ne pas passer pour un peuple difficile en temps normal, puisque les gens ne comprennent pas toujours la situation linguistique, politique, historique et sociale au Québec. Tout ce qu'ils savent, c'est que les Français (qu'ils connaissent plus que nous) ont tendance à être ultra chiants et à s'obstiner à parler français lors de leurs voyages en Chine, en Espagne ou en Australie.

Sauf que cette ignorance envers le peuple québécois ne peut plus nous servir à nous victimiser à partir du moment où on use nous-même de cette même inspiration de petitesse de connaissances pour juger en bloc une tranche particulière des Néo-Québécois.
Sans distinction, sans appel. QUE TOUT LE MONDE RETOURNE DANS SON PAYS SI ON N'EST PAS CONTENT. Laissons la forêt se renouveller sans nous.

Si on avait un exemple de Québécoise agressée dans la rue par une Ontarienne qui lui dirait de retourner en France si elle est pas contente de vivre au Canaya (1994 alert),  on brûlerait des drapeaux feuilles d'érables achetés au Dollorama des Galleries Rive-Nord en criant à la haine xénophobe. 

Met-toi à ma place, asile.

Je pars à l'autre bout du monde, dans une quête personnelle. Au moment où je me dis, ouin, va falloir reviendre un jour j'pense, POUF! on a soudainement reculé de 75 ans (heureusement il existe quelques appartements où demeurent des gens de MA RACE de 2013 mais encore faut-il parcourir les rues de la médiocrité pour s'y rendre).

Est-ce un complot me visant personellement? Sérieux là. Quand je suis partie dans l'avion le 1 septembre 2012, avez-vous fait une assemblée générale toute la province ensemble pour me préparer un surprise party?

J'avoue que j'ai fait le saut. Je ne m'y attendais pas. C'est trop d'attention pour une seule personne.
Retournez chez-vous, il n'y a rien à voir. Ce n'était qu'un party thématique de mauvais goût.
Hein?

Non?

k.

COUP DE PIED DANS LE VIDE
(Le vide, oui.)

Je suis fâchée. Tu vois comment ta haine est conductrice d'électricité? (JE NE SAIS PLUS À QUI M'ADRESSER! Qui est ''tu''?)

Non. Pas de haine. Je ne tomberai pas si-bas. La haine est toujours dans le coeur de celui qui la porte.
 J'ai les armes intellectuelles et humaines pour savoir refuter l'ignorance,
l'attraper dans un piège à ours, et la laisser s'auto-consummer en riant d'elle en la pointant du doigt.


22IÈME SIÈCLE: AND MILES TO GO BEFORE I SLEEP



Imagine si on était un pays. J'pense que l'ONU finirait par venir nous enquêter car le taux de louchitude québécois est fort ces jours-ci, et heureusement dillué dans le pas-grand-chose-isme du Canada. (Autre que le lent cri de souffrance des cultures autochtones, toute va bin.)

Quand je suis partie, je venais de vivre la cohésion sociale des casseroles, sans oublié les vieux tabarnak qui essayaient bien sûr de nous rouler dessus coin Jarry/ St-Denis, mais bon, il y avait un échange, d'un bord en tout cas. (Les gens pour la hausse étant bien sûr trop enfermés dans le JE pour se joindre à nous.) Your choice, les ploucs.

C'était pas pire. Pas parfait. Mais pas pire.

Là, c'est pire. 

J'te fais une colle et j'en profite pour revérifier que tu ne m'as pas crissé un poisson d'avril (hihihi) dans le dos.

C'est mon dernier espoir avant d'aller parler dans ton dos à mes amis internationnaux. Sinon je vais penser que t'es sérieux. 

J'dis pas que j'te renie. (J'pense que je ne m'adresse plus à l'asile mais on va voir où ça mène.)

Surtout que si tu lis ça, il y a des chances que tu sois mon ami  pis que tu penses comme moi ou presque. 
(Personne ne pense COMME moi man, personne).

J'dis juste que le Québec passe pour un mongole. Non pas par les étrangers qui ne nous comprennent pas parce qu'on est donc un précieux petit village de Gaulois au centre d'une mer de Romains.

Non. Le cancer est en dedans. Pis il crache son pue dans la face de ces propres habitants. For now.

La révolution tranquille te fait dire va chier, climat de 2013. Pis la révolution tranquille s'étouffe dans son vomi as we speak.

Je vais aller me promener nus pieds à l'épicerie avec Moogli et les divinités loufoques polynésiennes, et espérer que quelqu'un passe la mop à terre avant que je revienne dans mon 'pays'.
Pas question que j'marche nu pied sur ton plancher crotté. J'ai 2-3 principes d'hygiène de vie qui ne semblent pas résonner ces temps-ci.

''Pis qu'ils viennent me dire que j'ai pas l'droit de marcher nus pieds à l'Assemblée Nationale, calice.''

Cordialement,

La réfugiée.

mercredi 16 octobre 2013

Les gênettes / petites gênes (Poème Alert avec un grand A)

Je n'aimerais pas être soignée par une femme médecin âgée. J'aurais peur.
 Je me dirais: tout d'un coup, dans sa génération, qu'on n'estime pas autant les femmes voilées que les autres,
 qu'on ne laisse pas partir les vieux préjugés assez vite.

Je n'aimerais pas que la mise en scène sociale soit portée par l'époque des cabarets et leurs claquettes clinquantes.
J'aurais peur que demain ça engendre des Joël Legendre at best.

Je n'aimerais pas qu'on n'empêche les gens valeureux de parler, de quelconque âge.
Mais j'aurais peur que l'opinion des people aie plus de portée que la tienne.

Je  n'aimerais pas que la révolution féministe soit produite par les Productions J.
J'aurais peur de devenir porteuse de valise émérite, fertile de royautés, dans ma jaquette devant la tévé.

Je n'aimerais pas que l'on discute de nous par la bouche des fameux, que l'on approuve et
réfute d'un mouvement de tête, en spectateur, manger leurs petits pains chauds d'hier.
J'aurais peur qu'on soit un peuple dont l'estomac est aussi vide que l'appétit, qui ne sait qu'approuver et désapprouver les autres, sans jamais dire soi-même.

Je n'aimerais pas qu'on oubli le passé,
Mais j'aurais peur que Gilles Latulipe me parle des immigrés. C'est plate de même.

Je n'aimerais pas être songée par une autre tête. J'aurais peur de n'exister que parce que Marie Laberge m'a inventé dans son best-seller.

Je n'aimerais pas être à l'autre bout du monde, et me rendre compte que 1954 s'est faite une teinture auburn pour cacher l'écran de noir et de blanc qui la sublime.
J'aurais peur de confondre mythes et boules à mites, sénilité et sérénité.

So fuckyall soumis et so sue me.